lundi 18 février 2013

Les Archiveilleurs

A découvrir ou redécouvrir ! ^^

"En 2010, un petit nombre d'archivistes (deux Français et un Suisse), présents à titre personnel sur Twitter, ont décidé de mettre en place un outil de veille sur l'actualité des archives (http://www.souslapoussiere.org/archiveilleurs), inspirés par une initiative similaire dans le monde des bibliothèques : le "Bouillon des bibliobsédés".
En utilisant des outils gratuits permettant de marquer des ressources sur Internet, ils ont créé un fil RSS unique qui diffuse les informations signalées par mail, par fil RSS mais aussi via Twitter, Facebook et Feedburner. Cette initiative a permis la naissance d'un groupe d'une dizaine d'archivistes francophones qui partagent leur veille et mettent à disposition de la communauté archivistique les ressources découvertes sur Internet, selon leurs propres centres d'intérêt professionnels, déclarés au préalable sur la page principale des Archiveilleurs."
(Source : Abrégé d'archivistique, chapitre IX - Valorisation des archives, p. 322)

Pour jeter un oeil, c'est par ici : http://archiveilleurs.org/

samedi 2 février 2013

A Saint-Chamas, archives et poudrerie font bon ménage

Depuis hier et jusqu'au 28 février, vous pouvez aller découvrir l'exposition "Archives et patrimoine, quand les archives nous racontent la Poudrerie" à l'hôtel de ville de Miramas, manifestation culturelle liée au projet de mise en valeur et de réhabilitation de l'ancienne Poudrerie royale de Saint-Chamas lancé en janvier 2012.

Nous avons demandé à Mélissa Scandolera, ancienne étudiante du master diplômée en 2011, qui participe à ce projet original, de nous en dire plus ...

 
Peux-tu nous présenter ce projet culturel ?
Le Projet Poudrerie rassemble une équipe de chercheurs et de professionnels dont la volonté est de valoriser le patrimoine de l'ancienne Poudrerie de Saint-Chamas. Ce site industriel, ayant fonctionné de 1690 à 1974, était voué à la fabrication de poudre noire et d'explosifs. A sa fermeture, la plupart des bâtiments ont été rasés, la nature a repris ses droits, et le lieu a été reconverti en parc naturel protégé occasionnellement ouvert au public. C'est ce dernier aspect qui prime désormais : très peu de moyens ont jusque là été mis en œuvre afin de restituer la "mémoire industrielle" du site, et c'est justement ce que nous entendons corriger. Pour cela, nous nous situons sur deux axes.



 Mélissa en plein classement, aux Archives Municipales de Miramas, aux côtés de la responsable du projet, Carole KOCH.

Nous souhaitons tout d'abord effectuer le repérage, le classement, et la numérisation des archives en lien avec la Poudrerie. Ces dernières sont disséminées dans plusieurs lieux de conservation, à savoir les Archives Municipales de Saint-Chamas, les Archives Municipales de Miramas, les Archives départementales des Bouches-du-Rhône, et le Centre des archives du personnel et de l'armement de Châtellerault. A l'heure actuelle, nous avons terminé le classement des Archives Municipales de Saint-Chamas, et un inventaire a été rédigé. La numérisation des documents de la commune est également en cours. En attendant de disposer d'un site Internet spécialisé, nous en assurons la diffusion sur le Blog du projet (http://projetpoudrerie.wordpress.com/). L'équipe s'est aussi déplacée sur les trois autres sites concernés, et le repérage de leur fonds a débuté.
 
L'autre axe du projet consiste en une modélisation numérique en 3D du fonctionnement des anciens moulins à poudre, dont il ne reste aujourd'hui que quelques vestiges menacés. Cette maquette numérique est actuellement élaborée par les chercheurs du laboratoire InsARTis de l'Ecole Nationale d'Architecture de Marseille : la structure des moulins a été intégralement restituée, et il reste désormais à mener le travail concernant les mécanismes et l'outillage qu'ils abritaient.Afin de nous aider dans ces travaux, les municipalités de Saint-Chamas et Miramas, le Conservatoire du Littoral (propriétaire du site depuis 2001), et le SIANPOU (syndicat de gestion du site) se sont associés à cette initiative. Celle-ci s’appuie également sur l’Association des amis du Vieux Saint-Chamas et le Musée municipal Paul Lafran (Saint-Chamas). Enfin, nous comptons également les Archives Départementales des Bouches-du-Rhône
parmi les partenaires du projet.

Qu'est-ce qui t'a attirée dans ce projet ?
Historienne et archiviste de formation, j'ai tout de suite été intéressée par l'envergure et la richesse de de projet. Mais ce n'est pas tout : je suis également d'origine Saint- Chamasséenne. Ma famille habite le village depuis plusieurs générations, il s'avère que mon arrière-grand père avait lui même travaillé à la Poudrerie de Saint-Chamas ! Je n'ai donc pas hésité très longtemps avant de me lancer dans ce projet visant à mettre en valeur l'histoire et la mémoire de ce site encré dans la vie de mon village.

En tant qu'archiviste, comment cela s'est-il passé de travailler avec un architecte ?

Le projet est né de l'initiative de Mme Carole KOCH, urbaniste de formation et chercheur associé de l'UR InSARTis, et de M. Farid AMEZIANE, architecte, docteur, professeur et directeur de l’UR InsARTis. Nos expertises se complètent et permettent une mise en valeur du patrimoine à la fois documentaire et architectural du site : en tant qu'archiviste, je dispose des connaissances relatives aux techniques de classement des documents, et en tant qu'architectes, ils sont les plus à même de se positionner quant à la modélisation 3D des anciens moulins à poudre. Mais la collaboration avec eux est aussi enrichissante sur un tout autre point. Leur regard se porte en fait bien plus loin : ils s’inscrivent dans le cadre d’une réflexion globale quant au devenir du site et à sa reconversion, permettant de proposer de nouveaux usages compatibles avec la conservation du site et avec la mise en valeur de son patrimoine matériel et immatériel.

Cette mission plutôt originale t'a-t-elle donné des envies concernant ta vie professionnelle ?

Cette mission a été pour moi l'occasion d'approfondir certains aspects du métier d'archiviste que je n'avais que peu abordé dans le cadre des différents postes que j'avais pu occuper jusque là. Aujourd'hui, la réalité du métier d'archiviste réside pour beaucoup dans la gestion d'importantes masses documentaires sans arrêt complétées par de nouveaux versements. En revanche, dans le cadre du projet j'ai pu me consacrer intégralement à des fonds et à un objet précisément ciblés. En dehors des tâches purement archivistiques que sont le classement et la rédaction des instruments de recherche, j'ai aussi eu l'occasion d'assurer les visites d'une exposition élaborée par l'équipe du projet à partir des documents découverts auprès des différents services d'archives. J'étais plus particulièrement en charge de l'accueil du public scolaire. C'est là une expérience que je souhaiterais vraiment renouveler !
 
Intérieur de la Nouvelle Usine de Tolite, 1940. Source : Archives Municipales de Saint-Chamas. La reproduction et la réutilisation de ce document est soumis à l'autorisation et à la réglementation en vigueur aux Archives Municipales de Saint-Chamas.